Le Bureau,
- Rappelant le chapitre V de la Convention et le chapitre I des Directives opérationnelles,
- Ayant examiné le document ITH/17/12.COM 1.BUR/2, ainsi que la demande d’assistance internationale n 01310,
- Prend note que l’Ouganda a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé « La promotion de l’éducation au patrimoine culturel immatériel dans les établissements d’enseignement supérieur en Ouganda» :
Conformément à la politique culturelle nationale de l’Ouganda, qui souligne l’importance du patrimoine culturel immatériel, ce projet sur trois ans vise à sensibiliser un groupe central, constitué de vingt membres des directions et du personnel éducatif de quatre universités à Gulu, Kampala, Nkozi et Fort Portal, à la pertinence du patrimoine culturel immatériel dans le contexte de développement actuel de l’Ouganda. Pour le moment, il n’existe à ce sujet que quelques initiatives isolées dans des cursus universitaires formels d’études africaines ou sur le patrimoine, qui sont tout au mieux intégrées à des cours plus généraux de sociologie ou de développement rural. En raison des limites de l’éducation au patrimoine au sein des institutions universitaires, il n’y a pas suffisamment de personnes qualifiées en la matière, ce qui explique la priorité relativement basse accordée à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques. Afin de commencer à combler cette lacune, le projet propose d’élaborer plusieurs supports pédagogiques et un cours d’études supérieures sur le patrimoine culturel immatériel et le développement, et de former des enseignants universitaires à dispenser ce cours. Outre les bénéficiaires directs de ces quatre universités, le projet profitera également à une communauté plus large, grâce à l’organisation d’un symposium pour les universités de tout le pays pour faire connaître le plan du cours et à la mise à disposition d’un livre de référence pour le personnel universitaire en charge de dispenser le cours. Coordonné par la Fondation interculturelle de l’Ouganda (CCFU), une organisation non gouvernementale basée à Kampala et accréditée à des fins consultatives auprès du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le projet sera supervisé par un comité de pilotage composé de représentants des quatre universités, y compris de représentants des étudiants.
- Prend note en outre que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national visant à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel conformément à l’article 20 (c) de la Convention, et qu’il prend la forme de l’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g) de la Convention ;
- Prend également note que l’Ouganda a demandé une allocation d’un montant de 97 582 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier n 01310, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : La communauté concernée par cette demande se constitue principalement de membres du personnel de direction et enseignant de départements des quatre universités qui proposent déjà des cours relatifs au patrimoine culturel immatériel ou qui prévoient d’en proposer. A cet égard, le public visé diffère des communautés qui créent, entretiennent et transmettent le patrimoine culturel immatériel et dont les États doivent s’efforcer d’assurer la plus large participation possible dans les activités de sauvegarde, conformément à l’article 15 de la Convention. Néanmoins, les bénéficiaires principaux ont participé à l’élaboration de ce projet et contribueront activement à sa mise en œuvre, à son évaluation et à son suivi, par le biais de leur comité de pilotage ;
Critère A.2 : Le budget proposé est suffisamment détaillé, à la fois en ce qui concerne les activités et chaque poste de dépense, pour que le montant demandé soit considéré approprié ;
Critère A.3 : Les activités sont présentées dans une séquence logique et bien articulée, de l’étude de l’offre universitaire actuelle sur le patrimoine culturel immatériel à la formation du personnel universitaire à l’emploi du module de cours sur le patrimoine culturel immatériel et le développement. La durée du projet semble également suffisamment longue pour que les résultats obtenus découlent d’un véritable processus participatif des équipes universitaires qui les exploiteront ;
Critère A.4 : Outre les quatre universités directement concernées, qui bénéficieront au-delà du terme du projet de supports de formation, mais également du personnel formé pour dispenser des cours sur le patrimoine culturel immatériel et le développement, les activités telles que le symposium destiné aux universités de tout le pays ou les présentations annuelles dans chacune des universités participantes sont propices à améliorer l’appréciation par le personnel universitaire de l’importance du patrimoine culturel immatériel pour le développement, ainsi que les capacités d’enseignement en la matière ;
Critère A.5 : L’État demandeur prendra en charge quatre pour cent du montant total du coût du projet pour lequel l’assistance internationale est demandée ;
Critère A.6 : Cette demande d’assistance vise clairement à développer les capacités des équipes universitaires des quatre universités participantes, pour qu’elles approfondissent leur compréhension de l’importance du patrimoine culturel immatériel pour le développement et délivrent des modules de formation à ce sujet. Par extension, l’assistance contribuera également à renforcer les capacités des étudiants des universités concernées à comprendre et apprécier le lien entre patrimoine culturel et développement ; et bien que la demande ne cible pas directement les capacités des communautés qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine et dont les États doivent s’efforcer d’assurer la plus large participation possible dans les activités de sauvegarde, conformément à l’article 15 de la Convention, un investissement dans l’éducation des étudiants, tel que celui présenté dans cette demande, contribuera à renforcer sur le long terme les capacités en matière de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au niveau national ;
Critère A.7 : L’Ouganda a bénéficié entre 2013 et 2015 d’une aide financière d’un montant de 216 000 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre d’un projet intitulé « Inventaire du patrimoine culturel immatériel de quatre communautés ougandaises ». Depuis 2015, l’Ouganda bénéficie également d’une assistance à hauteur de 24 990 dollars des États-Unis pour mener à bien le projet intitulé « La sauvegarde et promotion du bigwala, musique de trompes en calebasse et danse du royaume du Busoga en Ouganda ». L’Ouganda a en outre bénéficié à deux reprises d’une assistance préparatoire pour l’élaboration de dossiers de candidatures à la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, qui ont toutes deux abouti à une inscription. Concernant les projets achevés, l’Ouganda a mené les travaux en respectant les termes de référence des contrats conclus correspondants, conformément aux règlements de l’UNESCO ;
Paragraphe 10(a) : Le projet a une portée nationale et implique des partenaires de mise en œuvre nationaux, tels que la Commission nationale ougandaise pour l’UNESCO et le département de la culture et des affaires familiales du ministère du Genre, du Travail et des Affaires sociales de l’Ouganda ;
Paragraphe 10(b) : Le projet est à même d’entrainer une augmentation du nombre de cours sur le patrimoine culturel immatériel au sein des universités et autres instituts d’enseignement supérieur, et donc du nombre de diplômés qualifiés dans le domaine de la sauvegarde. Cette hausse du nombre d’universitaires et de diplômés spécialisés disponibles pourrait stimuler l’intérêt des décideurs et du grand public, ainsi que le soutien à des initiatives analogues ;
- Approuve la demande d’assistance internationale de l’Ouganda pour le projet intitulé « La promotion de l’éducation au patrimoine culturel immatériel dans les établissements d’enseignement supérieur en Ouganda», et accorde à cette fin un montant de 97 582 dollars des États-Unis à l’État partie ;
- Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à la budgétisation détaillée des activités qui seront prises en charge par le Fonds du patrimoine culturel immatériel. Il encourage l’État partie à envisager des manières d’impliquer les communautés, au sens de l’article 15 de la Convention, dans la mise en œuvre du projet, y compris lors de la définition du contenu du cours et de la révision des supports pédagogiques, et à revoir le plan de travail et le budget dans les limites du montant accordé, le cas échéant ;
- Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l’assistance accordée.